Communion anglicane : Le Groupe de travail tient sa première réunion pour « le maintien du dialogue »

de Adrian Butcher
Posted Sep 8, 2016
Les membres du groupe de travail de l’Archevêque de Cantorbéry se retrouvent au Bureau de la Communion anglicane de communion à Londres pour leur première réunion. Photo : ACNS

Les membres du groupe de travail de l’Archevêque de Cantorbéry se retrouvent au Bureau de la Communion anglicane à Londres pour leur première réunion. Photo : ACNS

[Anglican Communion News Service] Le Groupe de travail pour « le maintien du dialogue » créé à la suite de la réunion des Primats en janvier s’est réuni pour la première fois et a rappelé sa volonté de travailler ensemble. Mais il a reconnu que le processus allait prendre du temps et ne pouvait pas être précipité.

Les primats avaient demandé à l’Archevêque de Cantorbéry Justin Welby d’instaurer ce groupe dans le but de renouer les relations, restaurer la confiance mutuelle, guérir le passif de souffrance et explorer les divergences profondes. L’Archevêque Welby a présenté la requête du groupe à la 16e réunion du Conseil consultatif anglican qui s’est tenue à Lusaka en avril où elle a été reçue et approuvée. Cette semaine, sept membres du groupe se sont réunis au Bureau de la Communion anglicane à Londres. Un huitième membre s’est joint au groupe par vidéoconférence.

« Ce que nous essayons de faire ici est de refléter ce que nous souhaitons pour la Communion tout entière » déclare la Révérende Linda Nicholls, évêque coadjuteur pour les Hurons de l’Église anglicane du Canada. « Nous essayons de mettre en pratique ici notre engagement les uns envers les autres qui est ce que nous désirons ardemment pour la Communion dans son ensemble  ».

L’Archevêque Ian Ernest de la Province de l’Océan Indien confie que les échanges au sein du groupe ont été francs et ouverts.

« Ce qui est apparu très clairement est le niveau de transparence que nous avons au sein du groupe. Nous avons pu être francs et parler ouvertement de nos différences » ajoute-t-il. « Nous reconnaissons également la richesse de la Communion. Et nous aimons tous notre Communion – c’est ce qui nous lie les uns aux autres ».

L’Évêque Paul Sarker, modérateur de l’Église du Bangladesh est du même avis. « Nos cultures et nos contextes sont très différents et nous exprimons notre spiritualité différemment mais nous progressons ensemble » déclare-t-il.

L’Évêque Primat de l’Église épiscopale Michael Curry a reconnu que trouver des solutions prendait du temps.

« Les remèdes miracles n’apportent pas de solutions à long terme » dit-t-il. « Les solutions à long terme requièrent un travail de longue haleine. Lorsqu’il s’agit de relations, on ne peut construire, renouer ou réparer d’un jour à l’autre. C’est pourquoi nous allons prendre le temps qu’il faudra – mais nous allons y parvenir.

« Je suis venu à Londres dans l’attente et avec l’espoir que nous allions trouver les moyens d’aller véritablement au plus profond de notre relation avec Jésus-Christ. Je suis convaincu que plus nous nous rapprochons de Dieu dans le Christ, plus nous allons nous rapprocher les uns des autres ».

Lorsqu’on lui a demandé s’il estimait que des progrès avaient été réalisés, l’Évêque Curry a répondu « Et bien, nous sommes ici et nous nous en occupons ! »

Reprenant un negro-spiritual américain, il ajoute : « Nous allons juste avancer pas à pas, comme une chenille. La leçon [de la chanson] c’est que la chenille continue d’avancer, lentement et régulièrement. Ne vous attendez pas à ce que les choses se produisent d’un jour à l’autre. Nous sommes engagés envers l’Église anglicane. Nous croyons à l’importance de la Communion pour l’amour de l’Évangile et du monde ».

En réfléchissant à la diversité, la Chanoine Rosemary Mbogo, secrétaire provinciale de l’Église anglicane du Kenya, précise qu’il n’y a aucun groupe au sein de la Communion anglicane dont le point de vue ne sera pas pris en compte.

« Cela est vraiment nécessaire si nous parlons de guérison, de marche et de travail en commun dans une Communion unifiée » dit-elle, ajoutant qu’elle est satisfaite des progrès accomplis. « Tout se passe bien. Nous avons abordé un grand nombre de questions concernant notre compréhension les uns des autres et de ceux que nous représentons. Nous avons appris à nous connaître les uns les autres en passant du temps ensemble. Il y a véritablement de l’espoir – j’en suis convaincue ».

L’Archevêque Ernest acquiesce : « Cela a dépassé mes espérances » dit-il.

L’Évêque Josiah Idowu-Fearon, Sécrétaire général de la Communion anglicane, déclare qu’il est reconnaissant aux participants pour les sacrifices qu’ils ont du faire pour assister à la réunion. Il s’est félicité des progrès accomplis au cours des entretiens.

« Je trouve très encourageant le degré de confiance que l’on commence à ressentir et également l’espoir exprimé par les participants » ajoute-t-il.

Le groupe a souligné l’importance de la prière dans le travail qu’ils ont accompli.

« Nous nous sommes engagés à prier les uns pour les autres » rapporte l’Archevêque Philip Freier de l’Église anglicane d’Australie. « On peut penser qu’il ne s’agit que d’un festival de bonnes intentions. Mais cette [prière] est une action profonde dans la ligne du thème choisi ».

Rosemary Mbogo convient que la prière était à la base des travaux du groupe et qu’il était essentiel de connaître la volonté de Dieu pour être guidé.

« Le temps que nous avons passé ici a été immergé dans la prière, ajoute l’Évêque Curry, c’est toujours une formule qui donne de meilleurs résultats ».

L’Archevêque de Cantorbéry a officiellement accueilli le groupe et a prié pour les participants avant que les entretiens ne commencent mardi. Il a également assisté à la première séance pendant laquelle il a insisté sur le fait qu’il n’y avait aucun ordre du jour préétabli et qu’il appartenait au groupe de nommer son président.

L’Évêque Idowu-Fearon a animé le groupe et assuré les fonctions de secrétaire. Le groupe est convenu que le poste de président serait assuré à tour de rôle. Le neuvième membre du groupe, l’Archevêque Ng Moon Hing de la Province du Sud-est asiatique, était dans l’impossibilité d’y assister. Le modérateur de l’Église de l’Inde du Sud, l’Évêque Govada Dyvasirvadam, n’y participera pas en raison des allégations auxquelles il dit faire face en Inde.

Il est prévu que le groupe se réunisse chaque année avec des réunions supplémentaires par voie électronique. La date de la prochaine réunion reste à confirmer.


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