La méthode DCBA propose de transformer les communautés et les vies

de Mary Frances Schjonberg
Posted Jul 6, 2016

 

 

Myra B. Garnes, canon du Diocèse de Long Island pour les jeunes et les ministères de jeunes adultes, à gauche et la Rév. Diane Higgins-Shaffer, diacre du Diocèse d’Oregon, travaillent sur un exercice d’esprit d’équipe au cours d’un atelier Called to Transformation de formation des formateurs en Développement communautaire basé sur les atouts qui s’est tenu du 13 au 16 juin. Photo : Mary Frances Schjonberg/Episcopal News Service

Myra B. Garnes, canon du Diocèse de Long Island pour les jeunes et les ministères de jeunes adultes, à gauche et la Rév. Diane Higgins-Shaffer, diacre du Diocèse d’Oregon, travaillent sur un exercice d’esprit d’équipe au cours d’un atelier Called to Transformation de formation des formateurs en Développement communautaire basé sur les atouts qui s’est tenu du 13 au 16 juin. Photo : Mary Frances Schjonberg/Episcopal News Service

[Episcopal News Service – Federal Way, État de Washington] Un nouvel outil utilisé par un nombre croissant de congrégations de l’Église épiscopale invite les Épiscopaliens à modifier leur approche du travail missionnaire : Ne vous précipitez pas à évaluer les besoins pour concevoir des programmes qui répondent à ces besoins, au lieu de cela, écoutez, développez des relations, trouvez les atouts de l’autre et discernez de quelle façon ces atouts peuvent servir à renforcer ensemble la communauté.

« L’approche DCBA est une approche qui nous demande de regarder et d’approcher le monde différemment » explique le Rév. Canon E. Mark Stevenson lors d’un récent atelier de Développement communautaire basé sur les atouts intitulé Called to Transformation qui s’est tenu dans la région de Seattle.

« Notre travail n’est pas de passer de la pénurie à l’abondance, ça c’est le travail de Dieu. Dieu nous a donné ce dont nous avons besoin en toute circonstance, en tout lieu » ajoute Mark Stevenson, directeur des Ministères épiscopaux de migration. « Dieu nous a donné suffisamment et si nous offrons ce don à Dieu, Dieu le transforme en abondance ».

Il ne s’agit pas là d’une attitude naïve ou d’un optimisme absolu par rapport aux problèmes auxquels sont confrontés les populations et les communautés, poursuit-il : la méthode DCBA n’est « pas simplement de nourrir ceux qui ont faim ou de loger ceux qui sont sans abri, elle est de développer la capacité de la communauté à offrir un environnement d’opportunités pour tous ».

Notre travail consiste à cultiver un espace où tout un chacun sache qu’il est aimé et respecté parce qu’il est un enfant de Dieu et qu’il a « la capacité non pas d’être servi mais de donner ses atouts au service » de sa communauté, ajoute-t-il. L’approche DCBA est de se détourner d’une solution rapide en faveur d’une transformation à long terme.

Mark Stevenson nous dit que le travail DCBA ressemble plus à un pèlerinage qu’à du tourisme, c’est-à-dire que ceux qui « font du travail d’entraide » auprès d’une communauté doivent arriver comme des pèlerins prêts à être vulnérables et prêts à apprendre des membres de la communauté dans laquelle ils sont arrivés.

Il est facile d’être poussé à croire que seules certaines personnes qui ont accès à des ressources spécifiques, comme de l’argent, peuvent faire quelque chose pour régler les problèmes du monde, dit aux participants à l’atelier de Seattle Sean McConnell, Directeur senior de la participation auprès d’Episcopal Relief & Development qui organise les ateliers conjointement avec l’Église épiscopale.

Sean McConnell explique que les membres du personnel d’Episcopal Relief & Development voient les communautés avec lesquelles ils travaillent de par le monde comme des communautés remplies de gens qui ont l’espoir que leur communauté peut s’améliorer malgré certains déficits évidents. « La clef est l’espoir » nous confie-t-il.

Sur quoi il ajoute : « L’une des étapes initiales du processus DCBA est de faire l’inventaire des atouts de la communauté et des personnes qui la composent, sur tous les plans allant des gens aux terrains, des bâtiments aux confessions, de l’argent aux relations et de l’influence politique aux passions, plutôt que de déterminer les besoins et les déficits ».

Le Rév. Bill Osborne, Diocèse of Spokane, en bas à gauche, Suzy Ward, Diocèse de San Joaquin, en haut à gauche, Allan Miles, Diocèse d’Oregon, en haut à droite et Candice Corrigan, Diocèse d’Olympia, en bas à droite, dressent un inventaire du Dumas Bay Centre de Federal Way (État de Washington), le lieu de réunion de l’atelier Called to Transformation de formation des formateurs en Développement communautaire basé sur les atouts qui s’est tenu en juin. L’inventaire des atouts est une technique DCBA qui permet de découvrir les ressources d’une communauté. Photo : Mary Frances Schjonberg/Episcopal News Service

Le Rév. Bill Osborne, Diocèse of Spokane, en bas à gauche, Suzy Ward, Diocèse de San Joaquin, en haut à gauche, Allan Miles, Diocèse d’Oregon, en haut à droite et Candice Corrigan, Diocèse d’Olympia, en bas à droite, dressent un inventaire du Dumas Bay Centre de Federal Way (État de Washington), le lieu de réunion de l’atelier Called to Transformation de formation des formateurs en Développement communautaire basé sur les atouts qui s’est tenu en juin. L’inventaire des atouts est une technique DCBA qui permet de découvrir les ressources d’une communauté. Photo : Mary Frances Schjonberg/Episcopal News Service

Si l’on fait uniquement l’inventaire des besoins d’une communauté, nous met en garde Sean McConnell, cela débouche sur des financements par catégories qui forcent les gens à être en concurrence pour obtenir de l’argent d’une manière qui nuit au développement de relations et favorise au lieu de cela des cycles de dépendance et de désespoir. Un inventaire des atouts ouvre la voie à une vision créatrice de la façon d’utiliser l’abondance pour atteindre des objectifs et imaginer de nouvelles formes de ministères.

Un exemple d’approche DCBA en action dont les participants à l’atelier ont retenu les enseignements est celui du « 32nd Avenue Jubilee Center » dans le Nord-Ouest de Denver (État du Colorado). Le centre s’est développé à partir de la mission et du ministère de l’église Our Merciful Savior Episcopal Church qui en 2013 s’est trouvée avec moins de fidèles et aux prises avec des difficultés financières. Lelanda Lee, vice-présidente du Conseil du centre et ancien membre du Conseil exécutif de l’Église épiscopale qui avait aidé d’autres parties de l’église à utiliser la méthode DCBA, suggéra d’avoir recours à cette méthode pour faire participer les habitants du quartier à envisager l’avenir du centre.

Le processus initial a pris un an et, comme Lelanda Lee l’a dit par vidéo aux participants à l’atelier de Seattle, a montré aux participants que la méthode DCBA est un processus continu de participation, de conversation, de réflexion et de réengagement communautaire.

L’acte même de poser des questions sur les espoirs qu’ont les gens pour leur communauté et les atouts qu’ils peuvent apporter pour réaliser ces rêves a commencé à changer les gens tout comme la communauté, nous ont dit les participants. Le centre a appris qu’il était une partie neutre et un leader reconnu dans la communauté qui pouvait continuer à être l’organisateur des conversations visant à promouvoir les relations entre les nombreuses voix du quartier.

De plus amples détails sur le projet pilote DCBA du 32nd Avenue Jubilee Center et ses idées se trouvent ici.

Vingt-sept personnes laïques et du clergé de toute l’Église épiscopale ont rejoint six membres du personnel au Dumas Bay Centre de Federal Way (État de Washington), du 13 au16 juin pour un atelier Called to Transformation de formation des formateurs en Développement communautaire basé sur les atouts. Photo : Mary Frances Schjonberg/Episcopal News Service

Vingt-sept personnes laïques et du clergé de toute l’Église épiscopale ont rejoint six membres du personnel au Dumas Bay Centre de Federal Way (État de Washington), du 13 au16 juin pour un atelier Called to Transformation de formation des formateurs en Développement communautaire basé sur les atouts. Photo : Mary Frances Schjonberg/Episcopal News Service

Application des méthodes DCBA
Les Rév. Hunter Ruffin et Janet Tidwell sont d’ardents défenseurs des méthodes de Développement communautaire basé sur les atouts.

Pour Janet Tidwell, l’un des sept membres du Diocèse d’Atlanta qui ont participé au récent atelier Called to Transformation à Denver, la méthode DCBA commence par inverser ce que les gens pensent de l’efficacité et de l’orientation de leurs travaux missionnaires. La question implicite que cela pose sur le ministère dans lequel ils sont engagés est, nous dit-elle, la suivante : « Cela fonctionne pour vous mais est-ce que cela fonctionne pour les gens avec qui vous essayer de travailler ? »

Janet Tidwell, l’une des archidiacres du diocèse, a appris que les gens dans le besoin apparent espèrent établir une relation avec d’autres personnes qui vont rester en contact avec eux plutôt que simplement être les bénéficiaires de travaux de charité de la part de gens qui vont ensuite partir. La méthode DCBA offre également aux gens l’opportunité de donner en retour à leur communauté plutôt que d’uniquement dépendre de l’aide de l’extérieur.

Comme l’ont dit Janet Tidwell que Hunter Ruffin, cette approche représente un défi pour bon nombre de comités de services d’entraide.

« Il vous faut vraiment vendre cette idée aux paroisses, » nous confie Jane Tidwell, parce qu’elles ont travaillé selon la théorie que les membres se rendent dans une communauté, disent aux résidents ce dont ils ont besoin et le leur donnent, ajoutant « Il est important que les gens comprennent qu’il ne s’agit pas d’une nouvelle aide ponctuelle ».

La Rév. Sue Thompson, Diocèse d’Olympia et Spencer Cantrell, étudiant au General Theological Seminary du Diocèse de l’Est du Tennessee, travaillent sur un exercice d’esprit d’équipe au cours d’un atelier Called to Transformation de formation des formateurs en Développement communautaire basé sur les atouts qui s’est tenu du 13 au 16 juin. Photo : Mary Frances Schjonberg/Episcopal News Service

La Rév. Sue Thompson, Diocèse d’Olympia et Spencer Cantrell, étudiant au General Theological Seminary du Diocèse de l’Est du Tennessee, travaillent sur un exercice d’esprit d’équipe au cours d’un atelier Called to Transformation de formation des formateurs en Développement communautaire basé sur les atouts qui s’est tenu du 13 au 16 juin. Photo : Mary Frances Schjonberg/Episcopal News Service

Et une personne qui assiste à un atelier DCBA ne reviendra pas chez elle avec un plan séquentiel bien développé pour assurer des services d’entraide à la paroisse et à la communauté, prévient-elle. Ce qu’elle rapportera, ce seront quelques idées sur la façon de commencer à connaître la communauté et à instaurer le genre de confiance qui permet à la communauté de faire valoir ses atouts.

Hunter Ruffin, qui va bientôt célébrer sa première année de prêtrise et est associé pour la mission et le service d’entraide à St. Michael & All Angels Episcopal Church à Houston (État du Texas), est d’accord que de s’orienter vers les méthodes DCBA signifie que l’on se détourne de nombreuses attitudes et hypothèses relatives au service d’entraide. Ceci est tout particulièrement vrai, nous dit-i, dans une paroisse comme celle de St. Michael & All Angels qui a les ressources pour « simplement décider de faire quelque chose et le faire pratiquement d’un jour à l’autre ».

Après avoir assisté à l’atelier Called to Transformation de St. Louis, Hunter Ruffin a commencé à travailler avec l’équipe de direction mission et service d’entraide de la paroisse, équipe qui est chargée de discerner où Dieu demande à St. Michael d’être dans l’ensemble de la communauté.

« Ce que nous devons faire c’est extraire les gens de leurs propres tranchées, » nous confie-t-il car, comme dans presque chaque paroisse, « les gens sont vraiment attachés à leurs services d’entraide ». Notre travail n’est pas de critiquer leurs efforts mais de les aider à prendre suffisamment de recul pour qu’ils se posent des questions sur leur efficacité, ajoute Hunter Ruffin.

En travaillant tout d’abord avec ce groupe puis avec le conseil paroissial et ensuite avec la paroisse tout entière, Hunter Ruffin aide à engager le processus d’inventaire des ressources et des atouts. Il espère que plus tard la Pentecôte sera le centre d’attention de cette idée naissante que l’« argent n’est pas la seule monnaie que nous pouvons échanger » et au lieu de cela la monnaie qui a de la valeur, ce sont les ressources de toutes sortes offertes dans le service aux autres.

Quel conseil donner à d’autres pratiquants potentiels de la méthode DCBA ? Ne venez pas chercher la toute dernière nouveauté de ministère ; au lieu de cela, venez chercher les moyens de « véritablement habiliter votre paroisse à reconnaître ses atouts au sein de la communauté dans son ensemble » et soyez prêt à aller lentement et à essuyer des rejets.

Soyez également prêt, ajoute Hunter Ruffin, pour la « voix contre-culturelle qui dit « ralentis, prie, écoute, répète ».

Le Rév. Joshua Kingsley, Diocèse d’Oregon, à droite, et Greg Rhodes, Diocèse d’Olympia, partagent un déjeuner dans le jardin urbain de St. Mark’s Cathedral à Seattle au cours d’un atelier Called to Transformation de formation des formateurs en Développement communautaire basé sur les atouts qui s’est tenu en juin. Photo : Mary Frances Schjonberg/Episcopal News Service

Le Rév. Joshua Kingsley, Diocèse d’Oregon, à droite, et Greg Rhodes, Diocèse d’Olympia, partagent un déjeuner dans le jardin urbain de St. Mark’s Cathedral à Seattle au cours d’un atelier Called to Transformation de formation des formateurs en Développement communautaire basé sur les atouts qui s’est tenu en juin. Photo : Mary Frances Schjonberg/Episcopal News Service

Forme des ateliers
L’atelier Called to Transformation est un partenariat entre l’Église épiscopale et l’Episcopal Relief & Development. Les ateliers sont conçus pour former les leaders de ces méthodes et outils visant à améliorer les ministères et missions locaux pour qu’ils travaillent non seulement dans leur propre communauté mais qu’ils soient des formateurs pour d’autres communautés qui bénéficieraient de cette approche.

Les participants se réunissent généralement le premier soir pour une Eucharistie d’ouverture et autres travaux d’introduction. Le premier jour complet de l’atelier est, pour reprendre les termes de Mark Stevenson, un énorme déversement d’informations sur l’approche DCBA accompagné d’exercices individuels et de groupe pour commencer à travailler avec les concepts de la méthodologie et tout particulièrement l’idée d’un inventaire des atouts de la communauté. Les participants passent la majeure partie du deuxième jour complet en déplacement dans la communauté locale pour rendre visite aux organisations, tant séculaires que confessionnelles, qui ont eu recours à la méthode DCBA pour façonner leurs travaux. L’atelier conclut par une séance d’une demi-journée passée à commencer à concevoir un plan de mise en application d’un projet propre de Développement communautaire basé sur les atouts.

Deux autres ateliers DCBA Called to Transformation sont programmés pour 2016. L’inscription est ouverte pour l’atelier du 8 au 11 août qui se tiendra à la Nashotah House à Milwaukee (État du Wisconsin). Un autre atelier est prévu pour l’automne.

Pour en savoir davantage
Le site Web Called to Transformation dispose d’un certain nombre de ressources ici.

La trousse à outils et le processus de formation des formateurs qui se trouvent sur le site Web ont été développés par l’Église épiscopale et Episcopal Relief & Development avec l’aide du Beecken Center de l’École de Théologie de l’University of the South.

Episcopal Relief & Development offre ici une explication sur la façon dont elle utilise les méthodes DCBA, avec quelques récits illustrant son utilisation.

– La Rév. Mary Frances Schjonberg est rédacteur et journaliste pour l’Episcopal News Service.

 


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