Les épiscopaliens et les méthodistes proposent un accord de pleine communion

La proposition nécessite l'approbation des instances dirigeantes des deux confessions

de Mary Frances Schjonberg
Posted May 17, 2017

Le Comité du dialogue Église épiscopale – Église méthodiste unie s’est réuni en avril à Charlotte (État de Caroline du Nord).

[Episcopal News Service] Un groupe d’épiscopaliens et de méthodistes a rendu publique sa proposition visant à une pleine communion entre les deux confessions.

La mise en œuvre intégrale de la proposition prendra au moins trois ans. La Convention générale de l’Église épiscopale et la Conférence générale de l’Église méthodiste unie doivent approuver l’accord qui est l’aboutissement de 15 années d’exploration et de plus de 50 ans de dialogue officiel entre les deux églises. La prochaine Convention générale de l’Église épiscopale se tiendra en juillet 2018 à Austin (État du Texas). La Conférence générale de l’Église méthodiste aura lieu en 2020.

La proposition de dix pages, intitulée « A Gift to the World, Co-Laborers for the Healing of Brokenness » [Un don pour le monde, en collaboration pour la guérison d’un monde déchiré] déclare qu’il « s’agit d’une initiative visant à rapprocher nos églises à travers une collaboration plus étroite dans la mission et le témoignage de l’amour de Dieu et à œuvrer ensemble pour la guérison des divisions entre les chrétiens pour le bien-être de tous ».

Frank Brookhart, évêque du Montana, co-président pour l’Église épiscopale du dialogue et l’évêque Gregory V. Palmer, co-président pour l’Église méthodiste uni, ont écrit dans une récente lettre que « la relation forgée au fil de ces années de dialogue et la reconnaissance qu’il n’y a aucun empêchement théologique à l’unité, prépare le terrain pour la présente proposition préliminaire ».

Il y aura dans les mois à venir des occasions de retours d’informations, de rencontres régionales et de débats sur la proposition, selon le le Communiqué de presse du 17 mai.

« Nous vous encourageons à dépasser les cadres confessionnels pour créer de nouvelles relations et approfondir les relations existantes par l’étude en commun de ces documents et la prière mutuelle pour l’unité de nos églises », ont écrit Frank Brookhart et Gregory Palmer. « Nous pensons que cette proposition représente un témoignage significatif de l’unité et de la réconciliation dans un monde de plus en plus divisé et vous prions de vous joindre à nous pour poursuivre ces travaux ».

De plus amples informations sur le sujet dont des documents historiques, sont disponibles ici.

L’Église épiscopale définit la « pleine communion » comme « une relation entre des églises distinctes selon laquelle chacune reconnait l’autre comme une église catholique et apostolique respectant les fondamentaux de la foi chrétienne ». Les églises « deviennent interdépendantes tout en restant autonomes », déclare l’église.

Le Comité de dialogue Église épiscopale-Église méthodiste unie qui a élaboré la proposition d’accord, explique que les deux confessions ne cherchent pas à fusionner mais qu’elles se « fondent sur un accord suffisant sur les éléments essentiels de la foi et de la constitution chrétiennes » qui permet, entre autres aspects de cet l’accord, l’interchangeabilité des ministères ordonnés.

« Heureusement, aucune de nos deux églises ni des organes de gouvernance qui antérieurs, ne se sont officiellement condamnés les un les autres, ni ont officiellement remis en question la foi, les ordres ministériels ou les sacrements de l’autre église », a expliqué le groupe.

La proposition épiscopale-méthodiste a également bénéficié du fait que les anglicans de toute la Communion anglicane et les méthodistes partout dans le monde sont en dialogue permanent, poursuit le groupe. Le dialogue a produit un rapport en 2015 intitulé « Into All the World: Being and Becoming Apostolic Churches  (Dans le monde entier : être et devenir des églises apostoliques) » qui décrit son état d’avancement. Cette publication a mis en lumière à cette époque la toute nouvelle relation de pleine communion entre les églises anglicane et méthodiste irlandaises et les mesures historiques concrètes prises en faveur d’un ministère interchangeable.

La proposition de pleine communion épiscopale-méthodiste unie reconnaît que l’Église méthodiste unie « est l’une des diverses expressions du Méthodisme » et fait remarquer que les deux confessions ont soutenu un dialogue avec les églises méthodistes américaines historiquement noires depuis près de 40 ans. Elles collaborent également avec l’Église épiscopale méthodiste africaine (AME), l’Église épiscopale méthodiste africaine Zion (AME Zion) et l’Église épiscopale méthodiste chrétienne (CME) dans divers groupes œcuméniques.

L’Église épiscopale et l’Église méthodiste unie ont ces dernières années adopté certaines mesures provisoires tendant à la pleine communion. Elles ont en 2006 conclu un Interim Eucharistic Sharing [Partage eucharistique provisoire], étape qui a permis au clergé des deux églises de partager la célébration de la Sainte Cène selon certaines directives.  En 2010, le groupe de dialogue a publié une synthèse de ses travaux théologiques intitulée « A Theological Foundation for Full Communion between The Episcopal Church and The United Methodist Church »(Fondement théologique pour la pleine communion entre l’Église épiscopale et l’Église méthodiste Unie).

La proposition de pleine communion met l’accent sur les accords au niveau de la compréhension de chaque ordre de ministère. Les ministères des laïcs, diacres et prêtres de l’Église épiscopale et des anciens ou presbytres méthodistes unis (ancien est la traduction en anglais de presbytre) seraient tous considérés comme interchangeables, tout en étant régis par les « normes et la politie de chaque église ».

Les deux églises ont une compréhension relativement similaire des évêques, selon la proposition.

« Nous réaffirmons que le ministère des évêques dans l’Église méthodiste unie et l’Église épiscopale est une adaptation de l’épiscopat historique aux besoins et aux soucis du contexte postérieur à la révolution américaine », indique le dialogue dans la proposition. « Nous reconnaissons les ministères de nos évêques comme pleinement valides et authentiques ».

L’Église épiscopale et l’Église méthodiste unie s’engageraient à ce que les futures consécrations d’évêques dans l’une comprennent la participation et l’imposition des mains par au moins trois évêques de l’autre et de partenaires de pleine communion qu’elles ont en commun, à savoir l’Église morave et l’Église évangélique luthérienne en Amérique.

L’Église épiscopale est actuellement en pleine communion avec l’Église évangélique luthérienne en Amérique, l’Église Mar Thoma de Malabar en Inde, les Églises vieilles-catholiques de l’Union d’Utrecht, l’Église philippine indépendante, l’Église de Suède et les provinces nordiques et méridionales de l’Église morave. Elle poursuit également des entretiens bilatéraux officiels avec l’Église presbytérienne (États-Unis) et avec l’Église catholique romaine par l’intermédiaire de la Conférence des évêques des États-Unis.

De plus amples informations sur le dialogue entre l’Église épiscopale et l’Église méthodiste unie sont disponibles ici.

Les travaux du Dialogue épiscopal-méthodiste uni sont validés par deux résolutions de la Convention générale : 2015-A107 et 2006-A055.

– La Révérende Mary Frances Schjonberg est rédacteur et journaliste pour l’Episcopal News Service.


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